Adrien ALIX
Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle Adrien Alix, j’ai 38 ans. J’habite à Rouvres en Plaine, donc j’ai beaucoup vécu à Dijon. Aux niveaux des études, au début j’étais sur un lycée agricole pour essayer de travailler dans tout ce qui était environnement parce que c’est un peu une de mes passions. En deuxième partie, je me suis orienté vers le sport parce que j’ai vu qu’il n’y avait pas forcément beaucoup de débouchés dans l’environnement, donc je suis allé en STAPS. Après j’ai fais une année au CREPS en formation pour passer le BPJEPS et à partir de là, j’ai vraiment trouvé un métier qui me plaisait. Je travaille beaucoup avec les MJC sur la ville de Dijon et aussi avec des associations autour de Dijon comme à Quétigny, Brazey-en-Plaine. Je travaille surtout sur le public adultes et enfants et puis maintenant ça fait 15 ans que je suis éducateur sportif, un travail qui me plait bien. Et à côté de ce travail, j’ai une bonne passion pour le sport qui prend aussi pas mal de temps.
Quand et comment as-tu découvert l’athlétisme ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette discipline ?
Au début j’ai fait beaucoup d’activités multisports par exemple avec les stages de la ville de Dijon puis à mes 13 ans j’ai commencé à jouer pas mal de temps au football jusqu’à mes 22 ans environ. Après, l’ambiance ne me plaisait pas forcément donc je me suis orienté vers un sport qui est un peu plus individuel. Un jour, avec un ami, on s’est lancé un défi de faire un triathlon. On a commencé à s’entrainer comme ça, et puis on ne s’est jamais arrêté. On a donc pris une licence de triathlon dans un club et on a fait beaucoup de triathlon, de duathlon. Puis à côté, j’ai aussi fait de la course à pied. C’est comme ça que j’ai commencé à me dire que la course à pied sa se passait bien. J’ai donc continué à faire du triathlon mais c’était à la course à pied que ça se passait le mieux au niveau des performances.
Qu’elles sont tes disciplines de prédilection ? Parmi elles, laquelle préfères tu ?
Le 10km et je faisais aussi beaucoup de cross l’hiver, c’est un peu près les mêmes distances Après mes années de triathlon, j’ai aussi découvert le trail. Puis j’ai commencé aussi à faire des semi-marathon et marathon mais actuellement je suis plutôt à chercher un peu la distance qui me plait. Par exemple, le marathon des Grands Crus en octobre, c’est un effort qui m’a plu. Un effort qui dure entre 2 et 3 heures, ça change du 10 km, ce n’est pas un effort aussi dur. C’est pour cela, je pense que sur les années qui vont arriver, j’irais plus sur des distances qui durent 2-3 heures soit en marathon ou soit en trail.
Y a-t-il des catégories dans vos compétitions ? Si oui, dans laquelle concoures tu actuellement ?
Quand j’ai commencé à courir j’étais un peu en catégorie espoir mais après j’ai été tout de suite quasi en sénior et puis maintenant je suis en catégorie master. Enfaite, à partir de 35 ans on est en catégorie master.
À quel niveau de compétition évolues tu ?
Aujourd’hui, je suis plus sur du niveau départemental et régional. Je sais que je n’avais pas réussi à reprendre mon niveau pour aller sur du niveau national. J’ai eu un bon niveau, j’ai déjà fait les championnats de France de cross en 2013/2014, mes meilleures années où je termine 25ème. On peut se dire que je finis loin des premiers mais tu as les meilleurs français qui ne sont pas très loin devant toi. Tu n’as pas le niveau des meilleurs, tu ne vas pas aller en équipe de France, tu sens que t’es un cran en dessous mais que tu n’es plus très loin.
Peux-tu nous parler de ton palmarès ?
Des victoires qui m’ont marquée, il y a le championnat de Côte d’Or de cross en 2013 et en 2014 mais là où je suis très content c’est que j’ai réussi à regagner cette compétition en 2022 pratiquement 10 ans plus tard après m’avoir un peu écarté des épreuves de cross. Ça ne reste que du niveau départemental mais depuis tout petit je regarde ces épreuves là et je me dis que c’est chouette de réussir à gagner ne serait-ce que ces épreuves là. En régionaux, je n’ai jamais réussi à gagner, il y avait toujours des personnes plus fortes dans la région mais j’ai quand même été 2 fois 2ème en 2013 et 2014 toujours. Une année, j’ai réussi à faire vice-champion interrégional, l’étape juste avant les championnats de France. Sinon quelques qualifications aux championnats de France individuel mais aussi par équipes.
Est-il possible pour un athlète de course à pied/trail/marathon de haut niveau de vivre de son sport comme dans d’autres disciplines (football, tennis, etc.) ?
Maintenant, il y a beaucoup d’équipes de marques qui sont mises en place ce qui permet à de plus en plus de personnes de vivre de leur discipline. Pour ma part, pendant 3 ans, j’ai réussi à rentrer dans l’équipe Brooks, c’est une marque d’équipements pour le trail et la course à pied. Je ne pouvais pas vivre totalement de ce contrat parce que mon niveau n’était pas assez haut pour y prétendre mais je sais que ça monte doucement. Après, ce ne sont pas encore des statuts très fiables, ce sont des contrats de 2-3 ans et ils vivent simplement quoi.
Comment finances tu tes compétitions et déplacements ? As-tu des partenaires ou t’autofinances tu ?
J’ai eu des partenaires quand j’étais étudiant, j’avais eu des aides de la mairie de Dijon et j’avais réussi à trouver quelques sponsors que j’avais moi-même démarché donc ils m’aidaient pour le matériel et les courses. Après, j’ai été dans l’équipe de la marque Brooks, enfaite ils te donnent tout ton matériel donc tu n’as aucune dépense liée à ton équipement et après dès que tu faisais une course, un déplacement ou même un stage ça ils payaient tout également. Donc tout ce qui était lié au sport, ils s’en occupaient et ils organisaient même des stages avec tous les membres de l’équipe. Et depuis la fin de mon contrat en 2022, avec mon travail ça se passe bien donc j’en ai plus forcément besoin. C’est sûr que je ne peux pas partir toutes les semaines faire une course à l’autre bout du monde mais si c’est une course en France de temps en temps, maintenant financièrement j’arrive à m’en sortir parce que j’ai mon travail à coté qui me permet de me le payer. Mais c’est sur au début quand t’es étudiant si tu n’as pas de partenaires financiers ou quoi ça peut être compliqué. La pratique devient de plus en plus chère entre l’équipement où une paire de chaussures coûte environ 200€ et on en utilise 7-8 paires par an, l’alimentation pendant le trail qui est excessivement chère mais aussi les courses avec le déplacement qui reste quand même la plus grosse partie de dépense.
Combien d’heures consacres tu à l’entraînement chaque semaine ? À quoi ressemble une semaine type pour toi ?
Le lundi est mon seul jour de repos, c’est le début de semaine car souvent c’est le lendemain des compétitions. Sinon, je m’entraine minimum une fois par jour et après ça dépend où j’en suis dans ma planification mais généralement mon entrainement dure une heure. Ce qui me fait une moyenne 6 entrainements par semaine, et parfois je rajoute des séances selon les échéances à venir.
Comment concilies tu l’entraînement, les compétitions, ta vie personnelle et ta carrière professionnelle ?
Tu comptes les minutes, chaque minute est importante. J’ai réussi à me construire avec mon boulot un emploi du temps qui me permet d’aller m’entrainer entre midi et deux parce que je me rendais compte que le soir je finissais tard donc ce n’était pas possible. Petit à petit j’ai réussi à me garder ce créneau le midi sans trop que ça soit la course après. Surtout je ne voulais pas empiéter sur la vie familiale, d’aller tous les soirs à l’entrainement et rentrer tard.
Quels sont tes objectifs pour cette saison ? Et à plus long terme ? Penses-tu pratiquer à haut niveau encore longtemps ?
Même encore maintenant même si ça reste des courses régionales, je ne suis pas encore dans l’esprit où je vais aller faire une course comme ça pour le plaisir sans être à fond. Mes objectifs maintenant ça va être de faire des courses dans le coin, j’ai pensé à Nuit Saint Georges au mois de mars et après je vais essayer de faire quelques trails. On doit aller faire un trail en Corse avec ma compagne et des amis mais ça reste des trails de 30 km, cette année je vais rester entre 30 et 40 km normalement pas plus. Mais en tout cas oui, j’ai toujours des objectifs en tête. A long terme, toujours des objectifs de compétition, j’ai toujours en tête les trails qui ne m’aiment pas donc j’aimerai bien un jour aimer les trails et puis il y a surtout un endroit où j’aimerai retourner c’est à la Réunion pour refaire le grand raid. C’est un trail de 70 km, je l’ai déjà fait 2 fois, j’ai déjà eu du fil à retordre sur ces courses. La deuxième fois je n’ai pas pu aller jusqu’au bout donc je l’ai un peu en travers et c’est vrai que pour l’année prochaine je pense à refaire cette course, et pourquoi pas aller chercher un podium. Donc toujours pas de retraite (rire)
Existe-t-il des compétitions en équipe dans tes disciplines ? Si oui, en fais-tu ? Préfères-tu les compétitions individuelles ou par équipes ? Qu’apprécies-tu le plus dans les compétitions en équipe ?
Oui bien sûr ça existe, en cross tu as ce départ où tu es tous ensemble, tu n’es pas les uns après les autres, il faut être 5 mais tu peux être 7 ou 8 du même club, et à l’arrivée ils prennent les 5 meilleurs et ils font le classement. J’ai déjà participé à des championnats de France par équipes avec mon ancien club et c’est vrai qu’en cross je trouve que ça permet de te dépasser un peu plus. Tu es obligé de te battre jusqu’au bout parce que peut être la personne que tu vas doubler va te permettre de qualifier l’équipe au tour suivant parce qu’il manquait une place. Je continue toujours en individuel mais je sais que je préférais quand même en équipe, l’ambiance ; la motivation ; les entrainements, c’était quelque chose que j’appréciais. Si c’était possible je pourrai le refaire, et justement peut être qu’en master avec l’ASPTT on a un groupe bien motivé donc pourquoi pas à l’avenir.
Quel est ton plus beau souvenir sportif ?
Mon plus beau souvenir, c’est vrai que j’en ai plusieurs. Il y a les perfs, mais il y a le marathon des grands crus en octobre qui m’a quand même bien scotché. Je pense que je vais prendre le plus récent, le marathon à Dijon, c’était une distance que j’avais fait en trail mais jamais sur route car je n’avais jamais fait de marathon. Je pense que comme c’était à Dijon il y avait beaucoup de gens au bord de la route qui m’encourageais et l’arrivée aux allées du parc où tu as la route rien que pour toi, les sensations que ça procure et pourtant j’en ai déjà eu des belles sur certaines lignes d’arrivées même en triathlon ou sur les courses que j’ai gagné, je m’en rappelle encore mais si j’en avais qu’une à dire je dirai celle-ci. C’est un bel événement, et c’est à Dijon, j’ai toujours habité ici et avoir la possibilité de courir sur la route des vins où tout est fermé il n’y a pas de voiture c’est chouette. Et la ligne d’arrivée, ce n’est pas les Champs Elysées mais quand tu as les allées du parc pour toi, moi je sais qu’à 500 mètres de l’arrivée tu avais du monde de chaque côté qui criait pour nous motiver à courir le plus vite possible pour le sprint final de l’arrivée, même si j’ai perdu la course, je pense m’en rappeler longtemps.
Y a-t-il une personnalité sportive ou quelqu’un de ton entourage qui t’inspire et te motive dans ta pratique ?
Il y a une personne de mon village où j’ai eu une grosse pensée pour lui au moment de l’arrivée au marathon des grands crus parce qu’il est décédé il n’y a pas très longtemps, il faisait partie de l’organisation de ce marathon et il habitait aussi à Rouvres en Plaine. C’est quelqu’un qui me suivait toujours, qui était au taquet pour mes compétitions et c’est vrai que depuis qu’il est plus là dès qu’il y a un entrainement qui est dur je peux penser à lui, c’est quelqu’un qui va me motiver. Pendant le marathon, au moment où j’étais moins bien c’est lui qui m’a remotivé à revenir sur le 1er, je n’ai pas réussi à gagner mais en tout cas c’est lui qui m’a motivé. C’était un grand sportif, il faisait beaucoup de sports différents et étaient très compétiteurs, à chaque fois il me disait « vas-y à fond, lâche rien, tu vas les battre ». Après en personnes connues, j’aime bien tous les sports, il y en a beaucoup qui m’impressionne. Je ne suis pas trop fan de quelqu’un particulier mais j’essaye de piocher un peu partout, j’écoute beaucoup de podcast.
Enfin, qu’aimerais tu qu’on te souhaite pour l’avenir ?
J’aimerai bien réussir sur ces nouvelles distances où je n’ai pas encore réussi comme sur le marathon où je n’ai pas encore de chrono de référence là-dessus.
Et puis avoir encore de belles années, pourquoi pas sur des marathons pour essayer d’aller chercher le meilleur chrono possible, un peu en trail aussi j’aimerai bien me donner à 100% et peut être monter une équipe en cross en master pour aller ensemble le plus loin possible avec l’ASPTT ça serait pas mal.