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Marine et Justine BONNAVAUD - Le kayak à haut niveau !


Questions :

1. Pour commencer, parlez moi de votre découverte de ce sport ?

Marine : On a toutes les deux commencées le kayak à l’ASPTT Dijon Canoë-Kayak, moi je faisais un peu de gymnastique avant et j’avais mal partout, donc je me suis dit que j’allais essayer un autre sport. C’est mon professeur de sport (Claude GENTIL) qui m’a recommandé d’essayer et ça m’a tout de suite plu. C’est hyper agréable d’être sur l’eau au milieu de la nature.

Justine : Avant je faisais de la gymnastique à haut niveau, j’en ai fait 10 ans et j’ai été 3 ans en pôle de gymnastique. Lors de ma dernière année de gym au pôle, je me suis blessé gravement au genou (blessure au ligament croisé) et même si j’ai continué mais je n’étais plus au pôle par la suite. Je me suis inscrite au kayak la même année, car je n’avais que le samedi de pause et pour Marine, c’était le jour où elle allait au kayak et comme je faisais la gym le dimanche, je ne la voyais pas, donc j’ai commencé le kayak pour pouvoir la voir le samedi !

Marine et Justine : En fait quand on a commencé, les gens étaient super sympa, on s’est fait pleins d’amis ici !

 

2. Le kayak, c’est quoi ?

Marine et Justine: Il y a pleins de variantes, du slalom, de la descente, … ! Nous, on fait de la course en ligne, d’ailleurs le club aussi est spécialisé course en ligne. Et même dans la course en ligne, il y a pleins de distances possibles: 200, 500, 1000, 5000, marathon (15 à 30km), 3500m (short race). On fait de tout mais on est spécialisé dans la vitesse, le 200 et surtout le 500m.

Marine: Toute l’année, on se prépare pour le 500m car les sélections en équipe de France se font sur 500m! Mais, en compétition, on fait toutes les distances.

Justine: Et sur toutes ces distances, on peut faire du mono, du K2 et du K4, donc seul sur le bateau, à 2 ou à 4.

Marine: D’ailleurs, en K2, on est championne de France sur toutes les distances cette année !

 

3. Avez-vous déjà été en équipe de France ?

Justine: J’ai été en équipe de France pour les Olympics Hopes. Les sélections se faisaient en fonction de la place aux championnats de France.

Marine: Cette année, il n’y a plus de prise en charge de la fédération malheureusement, donc ce sont les clubs qui se sont débrouillés. Moi, c’était la dernière année on je pouvais participer et avec mon entraîneur, on a décidé de ne pas y aller, car le financement était très important et j’avais déjà participé aux championnats d’Europe et aux championnats du Monde, donc c’était déjà pas mal.

Justine: D’ailleurs, on a du chercher des sponsors pour Marine, car la fédération ne financent pas tout même pour les championnats d’Europe et les championnats du Monde…

Marine: C’est 500€ par déplacement environ, ça fait 1500€ (avec le stage) sur l’année, donc ça fait cher quand même.

 

4. Qu’est ce qui vous a poussé à pratiquer à haut niveau ?

Justine: J’aime bien faire beaucoup de sports [rires] ! J’ai été habitué à en faire beaucoup avec la gym.

Marine: C’est une pile électrique ma sœur, il faut qu’elle bouge tout le temps. Moi, c’est tout l’inverse, de base je ne suis pas du tout sportive et justement, c’est le seul sport où j’ai réussi dès le début à gagner. Et le fait de gagner, ça m’a permis de continuer. Lors de ma première compétition, si je n’avais pas fait première, je ne sais pas si j’aurais continuée. J’étais déjà grande en plus quand j’ai commencé, donc ça m’a permis d’être prise en équipe minimes, d’avoir des bons résultats. Et puis, toute ma classe faisait du kayak, du coup il y avait une bonne ambiance, on a tous grandi en même temps.

 

5. Avez-vous un modèle, une personne qui vous inspire pour bâtir votre carrière sportive ?

Marine: Aux Olympics hopes, on a eu la chance de se faire entraîner par Maxime BEAUMONT, c’est le vice-champion olympique du 200m! C’était génial! C’est un exemple en plus, il n’y a pas beaucoup de français qui font des médailles aux JO, encore moins en kayak. Voir que quelqu’un peut réussir, ça donne de la motivation !

Justine: il nous a donné des conseils c’était cool, il a essayé de m’apprendre à faire un bon départ juste avant la course [rires] !

Marine: Et ça a marché, car elle avait fait une finale A !

 

6. Combien de temps consacrez vous à votre passion par semaine ?

Marine: Comme je suis au pôle, j’ai un emploi du temps qui me permet de beaucoup m’entraîner. Je m’entraîne entre 15 et 20h par semaine. En hiver, je ne monte pas beaucoup sur l’eau, je fais une grosse préparation PPG avec du vélo, de la course à pieds, du bike and run, de la muscu, … On va sur l’eau 1 à 3 fois par semaine seulement. A partir de Février environ, on commence à aller sur l’eau tous les jours.

Justine: Je ne fais pas du tout la même chose qu’elle, je ne fais pas beaucoup de choses à côté, je fais surtout de la musculation et du bâteau. En hiver, je monte sur l’eau environ 6 fois par semaine avec 3 séances de musculation. Ca représente environ 12 heures par semaine.

 

7. Est-ce cela est soutenable avec vos cours et votre vie à côté ?

Justine: Je n’ai jamais eu beaucoup de temps pour travailler à côté, car je m’entraînais déjà beaucoup quand je faisais de la gym. J’ai commencé à m’entraîner tous les jours depuis le CM2, d’abord en gym puis en kayak. Du coup, j’ai appris à travailler efficacement ! dans les transports, dans la voiture, pour gagner du temps. Maintenant je me déplace en vélo donc je ne peux plus le faire [rires].

Marine: J’ai toujours eu des bonnes notes, j’ai quand même des facilités et ça m’aide, car je n’ai pas besoin de passer beaucoup de temps dans mes révisions.

Justine: Pour gagner du temps, j’ai appris à travailler dans les transports, dans la voiture, etc…. Maintenant je me déplace en vélo donc je ne peux plus le faire [rires].

Marine: J’ai essayé une fois de réviser en vélo, je suis tombé et je me suis fait mal à la main [rires].

 

8. Avez-vous le statut de sportive de haut niveau ?

Marine: J’ai le statut de sportive de haut niveau depuis 2023.

Justine: j’avais le statut de 2022 à 2023 en kayak, mais pas cette année. J’ai déjà été sur les listes en gymnastique également.

 

9. Comment gérez vous le stress ou la montée d’adrénaline sur ces échéances ?

Marine: Je vais aux toilettes [rires] !

Marine et Justine: [rires] En fait, on a notre routine d’échauffement en deux temps. On monte sur l’eau 1h30 avant la course, on s’échauffe, on descend de l’eau 1h avant la course et on prend 30 minutes de pause pour avoir le temps de se préparer, prendre le numéro pour mettre sur le bateau, se relâcher, c’est le moment ou l’on se met dans sa bulle. Ensuite on remonte 20 minutes avant la course, on se rééchauffe un petit peu et après c’est parti.

Marine: j’ai un trop bon stress. Depuis toute petite quand je stresse, c’est trop bien. Quand je suis dans la zone de départ, mon cœur bat super vite et je me sens pleine d’énergie ! Je ne sais pas pour toi (Justine), mais j’ai toujours été bien en compétition.

Justine: moi je stresse forcément avant la course, mais je ne sais pas trop. En fait quand je faisais de la gymnastique, c’était très stressant, je tremblais car il ne fallait pas tomber. Mais au kayak, au début c’était pour m’amuser, donc il n’y avait pas de stress. Aujourd’hui, comme j’ai envie d’avoir des résultats, je stresse un peu mais c’est du bon stress !

 

10. Quelles sont les qualités requises pour être une bonne céiste ?

Marine: Avoir des gros bras [rires] !

Justine: ça dépend la distance. Sur 500m par exemple, il faut avoir une stratégie de course alors qu’au 200m, et sur le 5000m on essaye de garder la même vitesse tout le temps.

Marine: Oui, le 200m, tu poses le cerveau et c’est parti. Pour le 500m, il faut partir à fond comme sur 200m, après il faut poser, faire des relances, après faut repartir, il faut être très concentré et c’est très dur !

Pour être bon sur 500m, il faut soulever lourd en muscu, être très grand, avoir des grands bras, des gros bras et avoir un grand buste.

Justine: Il faut quand même avoir de la technique pour la suite. Il faut réussir à avancer vite mais en s’économisant. Il faut aussi avoir un peu d’endurance, car à la fin il faut pouvoir relancer pour accélérer.

 

11. Quel est votre plus beau souvenir sportif ?

Justine: Je pense que ce sont les Olympics hopes, parce que l’on est partis toutes les deux. C’était en Slovaquie en Septembre 2022 ! On s’est bien amusées !

Marine: On était toutes les deux sélectionnées sur plusieurs courses. En K2 on n’était pas ensemble, mais sur le K4 on s’est retrouvé dans le même bateau.

Justine: Sur le K4, oui, on était ensemble, mais moi j’étais tout derrière et elle, tout devant, donc on ne se voyait pas en fait [rires].

 

12. Quels sont vos projets, vos ambitions sportives ?

Marine: Montrer que le kayak est là, que l’on va gagner, que l’on montre que l’on n’est pas si nul que ça. Réussir à faire une médaille à l’international ce serait bien !

Justine: Oui, une médaille sur une grande compétition, ce serait bien !

Marine : L’année dernière, j’avais fait les séries et les demi-finales, et ça faisait un petit peu mal de s’arrêter à ce stade.. (rires).

 

13. Avez-vous des choses à ajouter ?

Marine: Le Kayak, c’est trop bien !

Justine: Venez en été pour essayer le kayak!

Marine: Avec un grand soleil, un maillot de bain, c’est trop agréable. Il n’y a pas beaucoup de sports, où l’on est sur l’eau, on profite, on est à côté de la nature, il y a des petits canards gentils à côté [rires]. Et le kayak, c’est une grande famille ! Tout le monde est gentil !

Justine: Avec notre groupe de kayak, on fait pleins d’activités ensemble, des grandes soirées pyjamas [rires]. On est tous assez proches.

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